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En Italie, plusieurs gisements ont été exploités, les plus gros se trouvant en Lombardie, dans le Trentin et en Sardaigne. Ils ont pendant de nombreuses années placé la Péninsule parmi les sept premiers pays producteurs mondiaux. Mais les uns après les autres, comme en France, les gisements ont été épuisés ou sont devenus non rentables. Aujourd'hui, la petite compagnie Prealpi qui, en Lombardie, récupérait encore récemment de la fluorine en flottant des haldes de mines de spath métallurgique, a fermé.

Seule subsiste, en Sardaigne, la société étatique Nuova Mineraria Silius SpA (NMS) qui, à elle seule, en exploitant Silius, conserve au pays tout entier son rang de producteur européen et, les bonnes années, le 8ème rang mondial. NMS est actuellement à un tournant décisif, puisqu'elle doit trouver un repreneur privé ou bien disparaître, tandis que les coûts grimpent et que le marché mondial est incertain. Visiter la mine est donc un privilège fragile, partagé ci-dessous avec tous les internautes intéressés.

Silius a produit, surtout à ses débuts c'est-à-dire dans les parties hautes et médianes du filon, des cristaux remarquables de barytine, de galène, de marcasite et accessoirement de fluorine. Une des plus belles collections mondiales de la mine, celle de Giorgio Spiga, ingénieur chimiste, est accessible par Internet via le site www.mineralshowcase.com/GScol.htm

1. Situation géographique
Le gisement de Silius est situé en Sardaigne à une quarantaine de km au NE de Cagliari, principalement sur la commune de Silius et très marginalement sur celle de S. Basilio. Constitué par un filon de très grande extension longitudinale (3500 m) il a été à l'origine l'objet d'une exploitation par puits sur deux tronçons différents par des exploitants différents, et on a ainsi parlé au début de deux mines (Muscadroxiu, Genna Tres Montis), avant de comprendre qu'il s'agit d'un seul et même gisement. Ces noms sont parfois encore utilisés par les minéralogistes dans l'étiquetage de leurs collections. Dans son tiers supérieur le filon se divise en deux branches parallèles appelées filon San Giorgio et filon San Giuseppe.

2. Cadre géologique
Le gisement est situé dans les formations paléozoïques légèrement métamorphiques du socle hercynien du Gerrei. Ce socle a été affecté à l'Hercynien par une tectonique plicative et tangentielle (écailles et nappes), et à l'Alpin par des failles transverses délimitant parfois des horst et graben. Puis il a été pénéplané et recouvert par des sédiments éocènes. La roche encaissante du filon est principalement une roche d'âge primaire supérieur mise en place en masse intrusive de type plutonique à subvolcanique (porphyroïde à gros cristaux zonés de feldspath), qui s'est intercalée dans les métasédiments (schistes noirs et alternances fines volcanosédimentaires) de l'Ordovicien supérieur et du Silurien. Ce porphyroïde a constitué (grâce à sa bonne aptitude à la fracturation) la caisse du filon. Quand le filon a pénétré dans les métasédiments il s'est coincé ou digité en branches inexploitables et a disparu rapidement.

3. Morphologie, structure du gisement
Le gisement est constitué d'un filon de 3500 m d'allongement SW-NE, subvertical, reconnu jusqu'à 600 m de profondeur actuellement. Des sondages indiquent sa poursuite en aval pendage, mais avec une réduction de la caisse en puissance. En surface, des anomalies géochimiques (mercure) et géogaz indiquent la poursuite de la structure vers le NE. De la sorte, Silius est un filon exceptionnel pour sa longueur exploitée. Le remplissage du filon possède actuellement une puissance moyenne de 3,5 m qui s'épanouit localement à 6 m. Il était bien plus épais dans les niveaux supérieurs et atteignait parfois 18 m.

4. Substances économiques, minéralogie
Le remplissage est en général bien rubané et spectaculaire (empilement des concrétionnements -rythmiques ou non- des solutions hydrothermales au fur et à mesure des variations de température, de pression et/ou de composition chimique des fluides, avec localement phénomènes de brèches hydrauliques). Dans les parties hautes surtout, on a rencontré aussi des faciès bréchiques. Les rubans sont alternativement constitués de fluorine, de calcite, parfois mixtes ou avec barytine, et se répétant de façon irrégulière.

Les cristaux de fluorine atteignent quelques centimètres d'arête. Elle est en général blanchâtre ou grise, plus ou moins fortement teintée de vert, rarement violette ou rose violacé. La barytine a une grande variété de formes cristallines, allant des classiques agrégats crêtés de lamelles blanches centimétriques jusqu'à des prismes plus ou moins aplatis de type barytine cercueil, centimétriques, et de couleur miel. La galène est ubiquiste : dans la fluorine et dans la calcite. Elle forme en général des mouchetures et des cristaux cubiques plus ou moins serrés noyés dans la fluorine ou dans la calcite. Elle forme beaucoup plus rarement dans les géodes de beaux cubes de jusqu'à quatre centimètres d'arête, et plus rarement encore des cristaux cubiques mais creux, en trémie évidée avec marches d'escalier, de jusqu'à deux ou trois centimètres d'arête.

La calcite est parfois légèrement ferrifère (passage à de la sidérite ?). Le quartz est présent soit en lentilles individualisées parallèles aux autres rubans, soit en fines imprégnations dans la fluorine grise. Plus rarement, la silice s'exprime sous forme de calcédoine grise ou vert clair. La blende, la pyrite et la marcasite sont rencontrées de façon épisodique de place en place en amas et en filonnets centimétriques. La marcasite forme ponctuellement de beaux agrégats centimétriques de cristaux brillants en crêtes de coq et des saupoudrages sur les plaques de cristaux de fluorine ou sur la crête des prismes aplatis de barytine. La chalcopyrite est plus rare. Des oxydés et carbonates de plomb, zinc et cuivre sont fréquents en coulées concrétionnées sur les parois des galeries les plus anciennes.

5. Travaux
Démarrée en 1916-1917 de façon artisanale pour le plomb, l'extraction a été menée de façon industrielle depuis les années 50 pour l'extraction de la fluorine (spath acide) avec comme sous-produit des concentrés de galène, et épisodiquement aussi, de barytine et de blende (concentrés de zinc). Le filon a été exploité par travaux souterrains avec la méthode des chambres vides puis celle des chambres larges remblayées, par panneaux de 100 m d'allongement et 25 m de relevée verticale à partir de sous niveaux. Les galeries principales tracées dans le filon tous les 100 m sont desservies par quatre puits qui sont dénommés successivement, du SW au NE : Pozzo S'Acqua Frida, Pozzo Muscadroxiu, Pozzo Centrale, et Pozzo Genna Tres Montis.

6. Production, réserves, traitement, utilisations
Le filon est un peu un "monstre sacré" européen puisque au total il a produit 3.6 Mt de CaF2 et 380 000 tonnes de concentrés de galène à 67 % Pb depuis 1955 (47 ans), provenant de l'abattage de 11 Mt de tout-venant dont la teneur moyenne a varié suivant les années (et suivant globalement l'approfondissement) de 45 à 27 % CaF2 et de 1 à 3 % Pb. La production annuelle optimum est de l'ordre de 250 000 t de tout-venant à environ 30-40 % CaF2 et 1 à 3 % Pb, soit 60 à 90 000 t de concentrés CaF2 et 5 à 10 000 t de concentrés PbS. Le personnel est de l'ordre de 250 personnes. Les réserves résiduelles à vue sont estimées en 2002 à environ 2 Mt à même teneur.

La NMS possède sur le carreau de la mine un lavoir gravimétrique en milieu dense, très moderne (méthode sink float) et à Assemini dans la banlieue de Cagliari une usine de flottation classique qui fabrique du spath chimique à 97 % CaF2 de grande qualité, pratiquement dépourvu de phosphore, qui est livré principalement à la société métallurgique Fluorsid, en Sardaigne.

 
 

7. Orientation bibliographique
Marino A. (1998) - Il giacimento a fluorite e galena di Silius (CA). In : Atti del convegno " Le materie prime minerali sarde ; problemi e prospettive ". Cagliari, 23 e 24 Giugno 1997. Carlo Marini editore, Cooperativa Universitaria Editrice Cagliaritana (CUEC University Press), Scienze della Terra, p. 258-268.

Melis F. (2000) - Studio dell'evoluzione verticale del giacimento filoniano a fluorite e piombo di Silius. Tesi di Laurea, Dipartimento di Geoingegneria e Tecnologie Ambiantali della Facoltà d'Ingegneria, Università degli Studi di Cagliari, 121 p.

Natale P. (1969) - Il giacimento di fluorite di Silius nel Gerrei (Sardegna sud-orientale). Bolletino della Associazione Mineraria Subalpina, Anno VI, n° 2, giugno 1969, p. 249-283.


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© Jean Feraud - 2004

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