LA MINE DE LA TOURETTE






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La mine de la Tourette ("La Porte de Fer")

 

Le département de la Haute-Loire présente de nombreux gisements dans lesquels la fluorine est présente. Les gisements importants d'un point de vue économique sont connus et sont situés à proximité de Langeac (Marsanges, Le Barlet...).
Il existe des gisements plus modestes qui n'ont pas une telle renommée. Ces gisements ont souvent été exploités de manière artisanale, avec un personnel restreint, et n'ont pas fourni un tonnage conséquent. Toutefois, les compagnies qui exploitaient les grands gisements se sont quand même intéressées aux petites exploitations afin de savoir si elle pouvaient donner lieu à des tonnages importants.
La mine de la Tourette est l'un de ces petits gisements.

1) Situation géographique :

La mine de la Tourette est située à environ 25 km au sud-ouest de la Chaise-Dieu, sur la rive gauche de la Sénouire. Le village de Josat et le château de La Tourette sont à proximité du site.

2) Cadre géologique :

Le filon fluoré est hydrothermal. Dans certaines publications, il est décrit parfois comme un filon baryto-fluoré, mais la présence de barytine n'est qu'exceptionnelle. Sa puissance est de l'ordre de 3,5m. Il s'est formé dans la série métamorphique du Haut-Allier et recoupe une formation de gneiss à biotite et sillimanite.
"Son orientation générale est N148E avec un pendage de 80° vers l'Est" (1)

 


3) Travaux :

La mine est composée par un travers-banc et de deux traçages dans le filon.
Le TB mesure une quinzaine de mètres et aboutit à quelques mètres directement au-dessus de la rivière. Il est fermé par une porte métallique à barreaux (d'où le nom "Porte de Fer"). Ce TB a été creusé dans du stérile et arrive dans le filon... (comme tout TB qui se respecte ! ! !)
La galerie inférieure, dans laquelle arrive le TB, a été tracée sur une soixantaine de mètres. L’extrémité ouest de la galerie débouche au jour, après une zone éboulée et/ou remblayée par du minerai.
Un dépilage de 16 mètres de hauteur et de section 4 x 3 m environ à sa base, offre une communication entre les deux galeries.
La galerie supérieure est composée de deux niveaux : un niveau à 16m et un autre à 18m (par rapport au TB niveau 0). Des ouvertures jouant certainement le rôle de trémies ont été effectuées tous les 5m environ. Le niveau +16 communique avec le jour (à l'ouest), mais pas le niveau+18.


À environ 25m de l'entrée, une cheminée d'aération (à moins que ce soit l'amorce d'un dépilage à ciel ouvert... mais cela n'en a pas la morphologie) communique avec la surface. Environ 25m plus loin, une autre cheminée est visible, mais remplie de terre jusqu'en surface.
Le niveau +16 a été reconnu par C. Vialaron sur plus de 80m et le niveau+18, sur plus de 50m. Au-delà, des éboulements empêchent toute reconnaissance, mais il est permis de penser que, par comparaison avec le niveau inférieur, le traçage ne devait pas continuer beaucoup plus loin.

Une particularité de cette mine est de posséder une remonte boisée : de section rectangulaire (3 x 1,5m), elle est constituée de morceaux de bois de section rectangulaire (poutres) qui sont parfaitement agencés pour suivre la courbe de la cheminée. La moitié de cet ouvrage est remplie de minerai, tandis que l'autre moitié est vide et permet la libre circulation de l'air. À ce jour, je n'ai revu ce type de boisage que dans l'un des gisements de Langeac.


4) Historique des travaux :

En 1926, la Société Alais-Froges et Camargue commence à organiser une campagne de recherche des gîtes fluorés dans la région.
Cette société prendra davantage d’essor en 1927 en rachetant la Société Anonyme des Mines et Gisements de Barlet-Langeac.
La première phase d'exploitation de la Tourette fut de 1926 à 1930. "Les travaux consistèrent à déblayer un éboulement, percer le TB d'accès au filon et équiper les galeries d'une voie étroite type Decauville."(1). La cerdite (dynamite) fut l'explosif principalement utilisé.
En 1959, la Société Alais-Froges et Camargue est devenue la Compagnie des Produits Chimiques et Electrometallurgiques Pechiney. Cette dernière reprend le gisement, mais la situation topographique du gisement n'est pas favorable à une exploitation qui implique davantage de moyens. Malgré un stock estimé à 6300 tonnes de minerai, le gisement est abandonné. L'étroitesse de la vallée à cet endroit, l'accessibilité au filon sont certainement responsables de la cessation d'activité...

5) Minéralisations :

Le filon fluoré de La Tourette est très rubané et parfois montre des cocardes. Fluorine et quartz (voir calcédoine) forment de multiples couches avec des alternances de couleur.

On peut y voir différentes nuances de vert, du violet foncé, du blanc et à quelques endroits très localisés, des veines de couleur bleu type "Puy-Saint-Gulmier". Malheureusement, la structure en "mille-feuilles" ne permet pas d'extraire d'assez gros blocs pour effectuer des sphères ou des objets décoratifs. Les zones vertes, au contraire, offrent assez d'épaisseur pour ces réalisations, mais la couleur est plus commune.

Les géodes sont peu nombreuses et de petites tailles. Les cristallisations rencontrées ont deux morphologies différentes (preuve de deux phases de dépôts à des températures différentes) :

  Les cubes : Ceux que nous avons pu découvrir sont bleu-ciel, parfois en agrégats, mais souvent sur une gangue plate du "mille-feuilles" de quartz blanchâtre finement cristallisé qui parfois ressemble à de la calcédoine. Les géodes sont plates et mesurent de 10 à 15 cm de diamètre moyen. Les plus gros cubes sont généralement au toit de la géode, tandis que les petits cubes disséminés sont au plancher. L'espace est si peu important entre les deux côtés des géodes qu'il est difficile d'extraire les cristallisations. Les cubes mesurent jusqu'à 2 cm d'arête.
 

 

Les octaèdres :Les octaèdres sont souvent de couleur violette à blanche. Leurs dimensions varient de quelques millimètres à 3 cm. Nous avons constaté que leur dimension varie de quelques millimètres d'arête à 3 cm. Ils sont généralement accolés et situés dans des zones silicifiées, plus ou moins dégradées. Les spécimens extrait, leur mise en valeur peut nécessiter l'utilisation d'acide fluorhydrique. En général, la qualité est médiocre...


Quoi qu’il en soit, l'encaissant est très dur, les zones cristallisées sont peu nombreuses ce qui limite le nombre des découvertes...

6) Accessibilité du site :

Force est de constater que les visiteurs ne sont pas discrets. Outre le fait qu'il s’agisse d'un terrain privé, nous avons encore la chance de pouvoir visiter la mine sans avoir à rechercher où elle pourrait se trouver après une "mise en sécurité". Le parking est facilement accessible et nous n'avons que quelques mètres à faire pour entrer dans l'exploitation. Cependant, la route surplombe les lieux et même si l'on pourrait se croire seul au monde dans ce paradis de verdure et de fluorine, le conducteur de chaque véhicule qui passe ne peut pas faire autrement que de constater une présence en ces lieux.... Libre au(x) visiteur(s) de savoir se faire oublier s'ils veulent pouvoir en profiter encore quelques temps...

2009 : la vallée de la Sénouire, avec ses nombreuses mines et travaux extérieurs, fait partie de la vaste fumisterie de "mise en sécurité". En effet, comment comprendre que même des petites tranchées à ciel ouvert, et profonde parfois de quelques centimètres, méritent une visite de bulldozers???

7) Orientation bibliographique :

(1)Vialaron C. - La fluorine dans le département de la Haute-Loire - 1995

Photos ©Triga



E. Guillou-Gotkovsky

 

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15/02/11