Carreau de la mine en 1972
Photo Pierre et Martine Clavel
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Le district filonien de Peyrebrune est situé
sur la commune de Lafenasse, à 6 km de Réalmont (Tarn).
Il est en bordure du district fluoré de l'Albigeois (gisements
de Montroc, du Moulinal… ).
2. Cadre géologique
Le réseau filonien, très complexe,
est encaissé dans les roches volcano-sédimentaires,
et parfois dans des roches granitiques. |
Carreau de la mine en 1972
Photo Pierre et Martine Clavel
3. Morphologie, structure du gisement
Les minéralisations se présentent
sous la forme d’un réseau filonien dont les directions
moyennes sont N-S pour certains, et E-W pour d’autres. Les
filons ont été reconnus sur près de 4 km de
longueur et sont connus sur 512 m de hauteur. La puissance peut
atteindre jusqu’à 8m.
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Cube
de fluorine zonée sur sidérite (6 cm d'arête).
Mine de Peyrebrune.
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Box-work
de sidérite et quartz avec
recristallisation de fluorine.
13 x 9 x 7 cm.
Coll. privée - Photo L.D. Bayle
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4. Travaux
Les filons de Peyrebrune sont exploités
depuis l’Antiquité (époque gauloise, puis romaine).
Il semblerait qu’il y eu un regain d’intérêt
vers le Moyen Age. De 1881 à 1972, la mine fut exploitée
d’une manière sporadique, pendant des périodes
n’excédant guère une dizaine d’années.
La dernière société ayant extrait du minerai
fut la Société Métallurgique et Minière
de Peñarroya, dont l’activité sur ce site cessa
en 1973.
Quatre filons ont été tracés : le filon de
Peyrebrune, le filon Prairie, Le filon des Romains et le filon Rivière.
Les galeries sont actuellement toutes rebouchées, la concession
a été renoncée, et le site est occupé
par la société « Tarn Enrobés ».
Trois carrières en activité (interdites aux visiteurs
non autorisés), sont en exploitation pour la fabrication
de granulats et d’enrobés. Par ailleurs, le réaménagement
des carrières est effectué en parallèle de
l’exploitation.
5. Substances économiques, Production.
Les données documentaires (Etude 94-G-317
du BRGM) indiquent que les Ruthènes (700 av. JC) puis Romains
auraient extrait le plomb et l’argent. Les minerais correspondants
(blende, galène…) ont continués à être
exploités. Ainsi, entre 1897 et 1961, 1 250 000 tonnes de
minerai ont été extraites, renfermant 75000 tonnes
de galène et 20000 tonnes de blende (ce qui correspond à
112,5 tonnes d’Ag, et 16 tonnes de blende).Notons aussi qu'en
1966, alors que la Penarroya contrôlait la mine, le spath-fluor
devint un minerai industriellement interessant à exploiter.
Mineurs
sur le carreau de la mine de Peyrebrune (1920 env).
6. Minéralisations.
Les specialistes classent la mineralisation
de Peyrebrune parmi les gites filoniens hydrothermaux. De nombreux
minéraux ont été trouvés parmi lesquels
on peut citer l’anglésite, la bournonite, la cérusite…
mais également des espèces plus rares telles que la
smithsonite, la pyrargyrite, la semseyite… Ces derniers se
présentent souvent en tant que mineraux microscopiques.
Mais la mine est célèbre pour sa fluorine. Les cristaux
pouvaient atteindre des dimensions impressionnantes (50cm, voir
1m d’arête)*. La fluorine est souvent associée
à la calcite, la chalcopyrite, la dolomite, le quartz et/ou
la sidérite.
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Fluorine
violette et sidérite.
Cube central : 11 cm d'arête.
Mine de Peyrebrune.
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Fluorine
et sidérite.
Largeur de la photo : 25 cm
Mine de Peyrebrune.
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7. Orientation bibliographique
Durand B. (1966) – Le gisement plombo-zincifère
de Peyrebrune (Tarn)
Pierrot R., Picot P.,Fortune JP., Tollon F. (1976) – Inventaire
Minéralogique de la France n°6.
*Un ancien mineur ayant travaillé
à Peyrebrune m’a raconté que, lorsqu’il
ouvrait une géode, il passait la main à l’intérieur
afin de sentir la dimension des cristallisations. Si celles-ci étaient
inférieures à 10cm, il foudroyait le tout et continuait
l’avancement du chantier…
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