EUROPE
France
Allemagne
Angleterre
Belgique
Tchekie
Espagne
Italie
Irelande
Portugal
Norvège
Autriche
Bosnie
Finlande
Grèce
Hongrie
Moldavie
Pologne
Roumanie
Slovaquie
Slovenie
Suède
Suisse
Ukraine


ASIE
Afghanistan
Thailand
Birmanie
Russie
Kazachstan
Chine
Pakistan
Inde
Arménie
Bulgarie
Iran
Corée du Nord
Corée du Sud
Kirgyzstan
Mongolie
Japon
Myanmar
Turkmenistan
Turquie
Tadjikistan


AFRIQUE
Kenya
Egypte
Maroc
Tunisie
Namibie
Madagascar
Afrique du Sud
Algérie
Erythrée
Guinée
Mozambique
Niger
Nigeria

AUSTRALIE

Australie

AMERIQUE-Nord

Canada
USA
Groenland

AMERIQUE Centrale
Mexique
Honduras

AMERIQUE-Sud
Colombie
Argentine
Brésil
Peru
Bolivie
Chili

OCÉANIE
Nouvelle-Zélande

ANTARTIQUE





La fluorine stratiforme du Morvan et Pierre-Perthuis

Parmi les réserves françaises en spath fluor, les gisements stratiformes du Morvan découverts depuis peu sont les plus importants en tonnage et en étendue. Ils sont couverts par des permis d'exploitation. Les seules réserves exploitables certaines étaient évaluées en 1978 à 4,3 Mt de tout-venant et sont représentées principalement par les gîtes stratiformes localisés à la base de la série sédimentaire mésozoïque transgressive sur le socle, dans de petits lambeaux de grès, calcaires et dolomies laguno-lacustres attribués au Trias moyen ou supérieur. Il s'agit de la fameuse "assise de Chitry" des géologues, où les mines médiévales de Chitry-les-Mines ont exploité des imprégnations de plomb argentifère.



Fluorine 15 x 15 cm
Fluorescence rouge aux UV grande longueur d'onde
(Pierre Perthuis)

Au point de vue scientifique, il semble y avoir une véritable anomalie géochimique de la croûte terrestre en fluor dans cette région septentrionale du Massif Central. Ces gisements interpellent donc les géologues. Beaucoup remarquent qu'ils sont situés dans l'axe ou presque du fameux Sillon Houiller qui prend en écharpe tout le Massif Central du SW au NE. Son rôle de drain majeur pour la fluorine n'avait pas échappé (déjà) à la sagacité d'Alexis Chermette. Il s'agirait ainsi d'une de ces structures d'importance inter-régionale que les tectoniciens appellent un linéament et les gîtologues un métallotecte majeur.

Ainsi, l'ensemble du Morvan, qui renferme à la fois des gisements de type filonien de grande importance économique (comme Maine et Voltennes) et ces stratiformes, pourrait bien, au fond, représenter "en grand" ce que le gisement de Chaillac-Le Rossignol (Indre) représente en petit. Ce serait aussi une réplique de ce que l'on voit (toujours en petit) dans la province fluorée des Asturies, à savoir des manifestations fluorées de type épigénétique, imprégnant à la fois les failles du socle ancien et les premières assises de la couverture sédimentaire transgressive sur le socle, mais à une époque géologique sans doute postérieure de peu à la consolidation de ces dernières en roches, ou même contemporaine.

En matière de minéralogie, hormis peut-être à Marigny jadis, il ne faut point espérer trouver de très belles géodes dans ces gisements stratiformes, sauf exception que les internautes seront sympathiques de nous signaler. Les affleurements sont rares et, en matière de cristaux, la miniature est la règle. Mais chacun n'a-t-il pas commencé sa collection par des micro-mounts ou guère plus gros, après tout ? De toute manière, les paysages sont verdoyants, romantiques et parfois même assez escarpés (Pierre-Perthuis) pour que (même sans grande récolte minéralogique) la découverte de la région et de son riche patrimoine procurent de grands plaisirs.

Quelques informations à cet effet :


Cristal de barytine 2 x 3 cm
(Pierre Perthuis)

Pierre Perthuis (Yonne)

Le gîte stratiforme de Pierre-Perthuis est situé sur la commune du même nom à 12 km au SW d'Avallon. Il est divisé en deux parties par la vallée de la Cure. Au total, il couvre environ 1 km2 dont 48 ha exploitables. La puissance minéralisée est en moyenne de 3,5 m.

Le site de la Pierre Percée, au bord de la Cure, est un extraordinaire pont naturel dont la voûte est coiffée par la formation fluorée silicifiée.

Pontaubert (Yonne)

Situé sur les communes de Pontaubert et Avallon à 3 km au SW d'Avallon, le gîte se compose de trois panneaux séparés par des thalwegs. La superficie exploitable en 1978 était de l'ordre de 30 ha avec une puissance minéralisée de 2 à 2,6 m.

Marigny-sur-Yonne (Nièvre)

Situé sur la commune de Marigny à 5 km au NW de Corbigny, le gisement est connu sur 2,5 km de long et 600 m de large. Il affecte l'assise de Chitry mais semble concentré localement dans des poches karstiques, qui ont ponctuellement donné lieu à des tentatives d'extraction artisanale (de 1929 à 1931 et de 1961 à 1964). Au total 10 000 t ont été exploitées par scheidage.

Egreuil (Nièvre)

Situé sur la commune d'Aunay-en-Bazois à 12 km au SSE de Corbigny, le gîte s'allonge sur 2 km le long d'une fracture et sur 35 m de part et d'autre de cet accident. La puissance minéralisée varie de 2,5 à 6 m avec une moyenne de 4 m. La minéralisation, reconnue par sondages en 1977 par SOGEREM, comporte fluorine (41 %), un peu de barytine et de galène, et comme souvent dans le district, elle s'accompagne d'une intense silicification de l'assise de Chitry encaissante.

Courcelles-Frémoy (Côte-d'Or)

Situé sur les communes de Courcelles-Frémoy et de Thostes à 10 km au SW de Semur-en-Auxois, le gîte comporte deux panneaux séparés par la vallée du Serein et mesurant respectivement 300 000 et 217 000 m2. La puissance moyenne est de 2 m à Villars-Frémoy et de 1,60 m à Thostes. Tout autour du panneau de Villars-Frémoy se développe aussi une auréole riche en barytine et contenant aussi de la fluorine. La minéralisation comporte outre la fluorine, de la barytine (24,3 % à Villars-Frémoy et 7 % à Thostes) et des traces de galène. Elle est accompagnée d'une silicification qui forme une carapace au-dessus du gisement. En 1978, celui-ci était concédé à la Compagnie Industrielle et Minière (CIM).

Antully (Saône-et-Loire)

Situé sur la commune d'Antully à 10 km au SE d'Autun, le gîte est encore d'allure stratiforme et situé dans des arkoses et grès triasiques. Il constitue deux panneaux distants de 3 km : le panneau de Marquisat à l'ouest et celui de Charbonnière à l'est, couvrant respectivement environ 40 et 30 ha. La puissance moyenne est de 3,2 m. La minéralisation comporte, outre la fluorine formant le ciment des grès, un peu de barytine et de galène. Le panneau du Marquisat a été reconnu par sondages de 1966 à 1972, celui de la Charbonnière a été l'objet d'une attaque à ciel ouvert par SOGEREM en 1978.

Orientation bibliographique

Lhégu J., Soulé de Lafont (D. (1980) - Les gisements stratiformes de fluorine du Morvan. Livret-guide Excursion 203C, Actes du 26° Congrès géol. intern. Paris, fasc. G22, pp. 17-23.

Lhégu J., Touray J.-Cl. éd. (1980) - Les gisements français filoniens et stratiformes de fluorine et de barytine. Livret-guide Excursion 203C, Actes du 26° Congrès géol. intern. Paris, fasc. G22, p. 5-62, éd. BRGM.

Soulé de Lafont D., Lhégu J. (1980) - Les gisements stratiformes de fluorine du Morvan (sud-est du bassin de Paris, France). Actes du 26° Congrès géol. intern. Paris, fasc. E2, Mémoires BRGM n° 112, 40 p.

Jean Feraud ©2002

© Jean Feraud - 2004

Haut de page
This mineralogical site is located on private ownerships. It can still be covered by a mining title. Anyway, these pages cannot be an authorization or an incentive to collect mineralogical sample there.

Respect the mineralogical sites and you will be respected.

 

edelweis web concept
E. Guillou-Gotkovsky© 2000-2017
29/11/09