|
La
fluorine des mines de Durfort - Gard
Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac
Mines de plomb et de zinc dites Mine de la Pallière 19e s.
La petite histoire du Plomb et du Zinc en Cévennes
Par J.P ROLLEY avec la collaboration de M. Wienin
Le zinc (symbole Zn, numéro atomique 30) est un élément
chimique métallique blanc bleuâtre appartenant au sous-groupe
II b de la classification périodique. Quoiquil soit de grande
consommation et que ses applications se rencontrent dans la vie courante,
il est peu connu.
La production annuelle mondiale augmente lentement et dépasse 7
millions de tonnes au milieu des années 1990
Les minerais de zinc se trouvent dans la nature sous deux formes principales:
dune part, les variétés sulfurées, blende (ou
sphalérite) et wurtzite; dautre part, les variétés
oxydées, smithsonite, hydrozincite (carbonates), franklinite, zincite
(oxydes), hémimorphite (ou calamine), willemite (silicates).
Les teneurs en zinc du minerai varient de 2 à 12 p. 100. Le minerai
sous forme de blende est enrichi par flottation. Les minerais oxydés,
qui se prêtent mal à la flottation, sont moins exploités.
En 1993, les principaux pays producteurs de minerai sont, par ordre décroissant:
le Canada, la Chine, le Pérou, les États-Unis, lex-U.R.S.S.,
le Mexique, lIrlande, lEspagne et la Suède.
Le plomb (symbole Pb, numéro atomique 82) constitue 0,014 p. 100
de la masse de la croûte terrestre On le trouve essentiellement
sous forme de sulfure (PbS, galène), de carbonate (PbCO3, cérusite)
ou de sulfate (PbSO4, anglésite), plus rarement de chromate (crocoïte)
ou de molybdate (wulfénite). Principal minerai, la galène
est souvent argentifère et accompagnée dautres sulfures
(blende, pyrite, notamment); il en résulte que la production annuelle
de plomb et son prix sont relativement dépendants des fluctuations
de loffre et de la demande dautres métaux. La production
mondiale, répartie principalement entre lAustralie, le Canada,
les États-Unis et le Mexique, était en 1991 de 3 340 000
tonnes. Les plus importantes réserves se trouveraient au Canada
et en Australie. On utilise le plomb sous forme doxydes (accumulateurs)
et sous forme métallique (tuyaux, feuilles, alliages pour soudure,
alliages antifriction). Les composés organo-plombiques (essentiellement
le plomb tétraéthyle incorporé dans les carburants
pour en améliorer les qualités antidétonantes) sont
de loin, par le tonnage consommé annuellement, les plus importants
des composés organométalliques.
Lhistoire
ancienne
Les plus
anciennes traces dexploitations minières datent probablement
du XVIIIe siècle avant JC.
A Cabrières (Hérault), les travaux miniers actuellement
étudiés par P. Ambert e. a. sont datés du Chalcolithique,
autour de 1800 avant notre ère. Il sagit de minerais de cuivre
antimonifères utilisés pour la production régionale
dun alliage à 5-8 % de Sb, succédané du bronze
dans une région sans étain et avant le développement
dun commerce spécialisé en direction des îles
britanniques.
On indique souvant que, plus dun millénaire plus tard, les
Phéniciens auraient pénétré les Cévennes
pour y exploiter des mines métalliques, en particulier dans la
région dAnduze. Il semble bien cependant, quaucun vestige
archéologique attribuable aux phéniciens ne soit connu en
Gaule hors de la côte, mais cette attribution a été
à la mode au 19e siècle.
(Voir par exemple dans la grande salle de la mairie lexplication
du nom dAlès : " du phénicien Alestum, ville
industrielle " ! (En fait Alsto = forge))
En fait, les premières traces dexploitations sérieuses
sont attribuées à lépoque romaine.
Le centre dintérêt principal des Romains (bien que
le cuivre cède la première place au fer dès le 3e
siècle avant JC) était liés au cuivre, à largent
et à lor. La quasi totalité des mines exploitées
sont des filons à cuivre gris argentifères ou aurifères.
Ils extrayaient largent et lor mais le plomb était
peu utilisé. Notons toutefois que celui ci était parfois
utilisé pour lier les pierres entre elles lors de la construction
de ponts et que lon connaît même de véritables
tuyaux de plomb trouvés, en particulier à Nîmes (canalisations
de quelques cm de diamètre).
Il semble cependant que les Cévennes furent peu exploitées
et que la majorité du plomb utilisé provienne de Sardaigne.
Le Zinc pour sa part nétait pas connu des Romains, mais en
associant des minerais de zinc avec du cuivre, ils constituaient lorichalque,
métal ressemblant beaucoup à lOr.
Les mines
de lArgentière, des Malines et de la Croix de Pallières,
etc., semblent avoir été exploitées à cette
époquue.
Notons que près de 600 m de galeries antiques, datées par
des fragments de lampes, ont été découvertes près
de Neyrac (Cubières, 48) le minerai était de la galène
argentifère en mouches et nodules dans la dolomie.
Le moyen âgeAprès la période romaine, les invasions
barbares ont probablement stoppé lexploitation minière.
La tradition orale et les érudits locaux du 19e siècle signalent
une exploitation par les Sarrasins. Aucun document, écrit ou archéologue
ne vient toutefois à lappui de cette affirmation. Quant on
sait que leur présence à Nîmes na duré
quun peu plus de douze ans, il est peu probable que cela ai pu leur
permettre de mettre en place des exploitations bien importantes dans larrière
pays.
Il faut attendre un millénaire et le moyen age pour retrouver des
traces de travaux miniers.
À cette époque, le zinc navait aucune valeur et le
plomb nétait quun sous-produit de largent (environ
10 kg de plomb pour 10 grammes dargent). Largent était
fort recherché car les seigneurs qui possédaient des mines
pouvaient frapper de la monnaie. Le plomb était parfois utilisé
pour le scellement ou pour létanchéité des
toitures de cathédrale (feuille de plomb), mais aussi pour les
vitraux (Pb + Sb), même si les quantités nécessaires
ne sont pas énormes.
On trouve
à cette période une intense activité minière,
mais la production reste faible. On estime à une vingtaine de milliers
de tonnes le minerai brut extrait dont environ 6000 tonnes de plomb.
Aux 12e et 13e siècles, tous les gisements argentifères
sont exploités et sil sagit souvant de sulfoantimoniures
de plomb et de cuivre et non la galène. En Cévennes, les
minerais complexes sont rares (Bluech et St Laurent le Minier) et les
textes citent surtout Durfort, Ispagnac, Bédouès, LArgentière,
etc, où il sagit de galène.
Le minerai subissait deux transformations : une réduction suivie
dune oxydation qui permet disoler largent. Loxydation
du plomb donne naissance à de la litharge, qui ne contient plus
dargent et est utilisée pour la composition des peintures.
Pour obtenir du plomb, il faut réduire cette litharge, mais ceci
est peu pratiqué et le plomb était généralement
importé.
On admet en général quen 1160 les guerres de succession
du trône dAngleterre, (suite au mariage dHenri II dAngleterre
avec Aliénor dAquitaine en 1152) semblent porter un coup
fatal à la mine.
En fait il semble que, si la guerre en question a joué un rôle
important dans louest de la France (fin des mines de Melles - Deux
Sèvres), aucun texte nindique quelles aient eu des
répercutions importantes en cévennes, tout au plus un creux
de quelques années. Au contraire, les mentions de mines se multiplient
à partir de cette date (qui dit guerre dit besoin de liquidités,
et on est entre la 2e et la 3e croisade). On est aussi à lapogée
de la construction des églises romanes, donc à une époque
florissante, pas en crise.Après la croisade contre les albigeois,
lexploitation minière reprend, aidée par de nouvelles
réglementations et larrivée de mineurs venus dEspagne
ou dAllemagne. Cette reprise va correspondre à une période
faste pour la mine, qui va sétendre sur presque tout le XIIIe
siècle. Les textes signalent même linstallation temporaire
dhôtels des monnaies dans les villes dont les seigneurs possèdent
des mines dargent : Sauve, Maruéjols, Largentière
La mine
va décliner au début du XIVe pour disparaître presque
complètement avec la peste noire (1348) et la guerre de cent ans,
bien quil ny ait pas de combats en Languedoc avant 1356
Cest aussi au XIVe siècle que la glaçure au plomb
apparaît dans les céramiques de lUzège.
En Cévennes, on ne trouve pas de traces dune reprise sensible
de la mine après la guerre de cent ans. Seul lor fait lobjet
dune certaine reprise, les doriers sont autorisés
à exploiter pour livrer leur production à latelier
monétaire de Montpellier.
Mais cette époque va elle aussi être de courte durée
car la découverte du nouveau monde va inonder lEurope
dor et dargent provoquant un arrêt brutal de lexploitation
minière.
Les prémices
Lactivité
minière ne reprend peu à peu, quà partir de
la fin du XVIIe siècle avec en particulier, Villemagne-lArgentière
(Hérault) et de lArgentière (Ardèche). Il convient
dassocier à ce renouveau minier le nom de la Marquise de
Beausoleil. Au XVIIIe cest M. de Genssane qui ouvre la galerie des
Seigneurs à Trèves.
Vers 1730, la mine de St Sébastien dAigrefeuille était
en activité et comprenait une unité de séparation
du minerai et une fonderie.
La mine de Durfort eut une activité probablement discontinue de
1737 à 1833 et produisait de la galène destinée à
faire du vernis pour les potiers (doù son nom de " Grande
Vernissière ").
En 1775 la mine de Poucarès (Lozère) commence son activité
avec lexploitation du filon de St Sauveur (il sagit du gisement
actuellement connu sous le nom de Villemagne, à Saint-Sauveur-Camprieu).
La révolution marque un nouveau coup darrêt pour la
mine, mais celle-ci va reprendre sous lEmpire, grâce à
une nouvelle réglementation minière (La loi du 1er décembre
1810 qui établit le régime moderne des concessions) et limportance
de la demande en métaux pour larmement.
Les Cévennes connues pour leur richesse en minerais vont connaître
une période faste.
Par exemple,
la mine de Vialas qui a pris en 1781 la suite de la mine de Villefort,
fournit en 1847 le quart (700kg) de la production dargent française.
En 1855 sa production dargent est de 1500kg. On estime que la mine
qui fermera en 1894, au moment où largent cesse dêtre
utilisé comme étalon monétaire et voit son cours
chuter, aura produit environ 100 tonnes dargent et 20000 tonnes
de plomb.
Les vieux Cévenols disaient quaprès la guerre de 1870,
largent avait servi à payer la dette de guerre, et le plomb
à préparer la revanche (celle de 1914).Le zinc pour sa part
nest pratiquement pas exploité car on ne connaît pas
sa métallurgie et le zinc métallique est importé
dinde (région du Rajasthan) jusquen 1850 environ puis
du Hartz (Allemagne).
Le zinc est cité pour la première fois sous sa dénomination
actuelle par Paracelse dans son traité De re metallurgica, au début
du XVIé siècle. Son exploitation industrielle a commencé
en Angleterre en 1740 et en 1810 en Europe continentale.
En 1850, le zinc était peu connu et ses rares utilisations proviennent
de grillage de minerais oxydés souvent appelés à
tort des calamines (les minéralogistes français
réservent cette appellation au silicate de zinc hydraté,
lhémimorphite, dont la formule chimique est SiO2, 2ZnO H2O).
Avant le 19e siècle, son seul usage industriel important est la
platinerie, cest à dire la fabrication de tôle de fer
blanc (recouvrement par fusion et compression à chaud et non par
voie électrolytique comme actuellement). Accessoirement, il sert
pour le polissage des métaux ou du verre (blanc de zinc) ou en
pharmacie (pommade à loxyde de zinc).
Il nexiste pas à proprement parler de mine de zinc à
cette époque en Europe. Le zinc comme le plomb sont en fait des
sous produits de la mine dargent car les débouchés
sont limités et ne nécessite le développement de
mines spécifiques.
Pourtant, en 1846 une usine à zinc est construite, à la
Pise à la GrandCombe, par M. Mirial, concessionnaire des
mines de la Pallière et Serres, pour traiter les blendes et calamines
liées au Pb argentifère de la Pallière. La partie
conservée (les fours et parties chaudes ont été détruits)
se trouve à lextrémité est de la zone industrielle
de La Pise (anciens ateliers des HBC). En Belgique la Vieille Montagne
a installé des fours à Aboken quelques années plus
tôt.
La ruée
vers le Zinc
En 1870
la mine des Avinières, dans la concession de St Laurent le Minier,
devient lune des toutes premières mines de Zinc. La demande
en zinc est très forte (cuves à eau, etc.) et cette mine
rapporta beaucoup dargent à ses investisseurs. Il se déclenche
alors une véritable ruée vers le zinc. Les Cévennes
apparurent comme lEldorado européen : on pouvait devenir
riche grâce au zinc.
(En fait la ruée vers le sous-sol cévenol du dernier tiers
du 19e siècle et du début du 20e nest pas uniquement
liée au zinc. Tous les minerais et matières combustibles
sont prospectés intensivement par quelques professionnels et beaucoup
plus damateurs, sans oublier quelques farfelus.)
Des trous furent creusés dans une multitude dendroits, ce
qui eut tôt fait de représenter plusieurs centaines de kilomètres
de galerie.
Mais la découverte de minerais de zinc était la plupart
du temps le fruit du hasard et lespoir qui reposait sur le zinc
fut éphémère, tout comme cela fut le cas pour les
ruées vers lor dAmérique de lOuest
Il semble également que cette période, comme toute période
deuphorie, est abritée tout un lot dopérations
douteuses. Lhistoire de la concession de St Hippolyte-du-Fort en
est un exemple caractéristique : de nombreuses galeries furent
creusées, de nombreux travaux furent réalisés et
plusieurs installations virent le jour, mais en réalité
il semble quil ny ait eu aucun indice sérieux. Très
vite le site ferma et les instigateurs du projet partirent avec les fonds
récupérés.Pourtant, quelque temps après,à
St Laurent le minier, des pharmaciens de Gange, reprirent une galerie
quun facteur avait creusée pendant la période euphorique
puis abandonnée après plus de 25 mètres de creusement
sans avoir trouvé de trace de zinc. Les nouveaux travaux aboutir
très vite, entrant 4 mètres plus loin dans un formidable
amas calaminaire évalué à plus de 200 000 tonnes
de minerai riche, (baptisé amas Andrée) !
Cette découverte (à lorigine de la mine des Malines)
fit leffet dune véritable bombe et relança aussitôt
la ruée sur le zinc, avec cette fois un exemple de ce quil
ne fallait pas faire : sarrêter de creuser.
De nombreuses exploitations furent ouvertes. Les mines de zinc représentaient
lespoir de senrichir pour les actionnaires mais aussi une
source importante demplois. La mine des Malines employa prés
de 600 ouvriers pendant plus de 20 ans (1890-1912) et lon estime
quelle faisait travailler plus de 3000 personnes. La production
annuelle tournait au alentour de 50000 tonnes de tout venant.
Il est probable que sur lensemble des mines des Cévennes,
cest près de 20000 personnes qui vivaient directement ou
indirectement des mines de zinc.
On comptait 116 exploitations en activités au début
du siècle (certaines de ces exploitations ne sont en fait que des
galeries qui nont jamais rien produit).
En 1914, il y avait de nombreuses concessions exploitées par autant
de petites entreprises, mais rares étaient les compagnies très
riches.
Le minerai trié et grillé dans des fours à calamine
était en grande partie exporté vers la région dAboken
en Belgique, où se trouvait la plus grande fonderie de lépoque.
Le déclin
Pendant
la première guerre mondiale, lactivité minière
fut presque totalement abandonnée, suite au départ des mineurs
pour le front. (Comme pour le charbon, certaines mines continuèrent
au ralenti en utilisant des prisonniers allemands. Un camp prévu
pour 200 mais qui ne semble pas avoir dépassé 120 existait
à St Laurent le Minier).Après la guerre, les exploitations
reprirent, mais beaucoup dinvestisseurs finirent par abandonner
lidée de devenir riche grâce à lEldorado
cévenol, le rêve minier est terminé et de nombreux
travaux miniers furent abandonnés.
Seules quelques entreprises puissantes peuvent encore exploiter.
Il ny eu bientôt plus que quatre mines en activité.
Mais le manque de main duvre et la concurrence dautres
pays limite la production : la mine des Malines ne produira entre 1916
et 1929 quen moyenne 6500 tonnes de tout venant, très loin
des tonnages davant-guerre.
La crise de 1929 engendra une baisse de la production industrielle qui
affecta largement le secteur minier. La mine des Malines arrêta
même son activité en 1934
Il faut attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour voir
la mine de plomb-zinc repartir. En effet, la reconstruction a besoin de
plomb pour les tuyaux et de zinc pour les cuves à eau, les gouttières,
etc.
Mais, après un rapide redémarrage, lactivité
minière connue des haut et des bas. Elle est à la fois soumise
à la fluctuation des cours des métaux et au manque de réserves.
La mine des Malines, grâce à la découverte de nouvelles
réserves, voit sa production augmenter rapidement et passe de 50000
tonnes de tout venant en 1950 à 280000 tonnes en 1970. Cette augmentation
se fait par une amélioration des techniques de production au détriment
des mineurs qui passent de 200 à 125Les gisements sépuisent
et la prospection est active.
La mine de lArgentière redémarre en 1964 avec une
production de 130000 tonnes de tout venant pour atteindre 553000 tonnes
en 1970.
La mine de St Salvy (Tarn) pointe son nez, découverte en 1965 elle
entrera en exploitation en 1975.
Mais le déclin est amorcé, le manque de réserves
entraîne la fermeture des quelques mines qui survivent. La mine
de la Croix de Pallières ferme, licenciant 159 employés
en 1971. Trèves et Villemagne ferment, et à la fin des années
70, seules les Malines et lArgentière fonctionnent encore
mais pour peu de temps.
Largentière ferme en 1982 et les Malines à court de réserves
sarrêtent en 1992, mettant un terme à lexploitation
du plomb et du zinc en Cévennes
CONCESSION
DE ZINC DE CLAIRAC
La concession
de zinc de Clairac, commune de Meyrannes, a été instituée
en faveur des sieurs Simon et Cie par ordonnance du 6 avril 1850. Elle
comprend une étendue superficielle de 445 hectares ; ses limites
sont formées par un polygone dont les angles correspondent aux
points suivants : 1° clocher de Castilhan ; 2° rencontre du chemin
de Castilhan à Montagnac avec celui de Martin à Lauze ;
3° rencontre des limites du territoire des trois communes de Meyrannes,
Robiac, Saint-Jean-de-Valériscle ; 4° intersection de la limite
des surfaces des communes de Saint-Jeande- Valériscle et Robiac,
avec une ligne droite menée de Brousse au clocher de Robiac ; 5°
clocher de Castilhon point de départ.
Quelques travaux en galerie avaient fait reconnaître dans le calcaire
3 filons parallèles d'où l'on avait extrait un minerai assez
pauvre, mais aucun travail nouveau n'a été entrepris dans
cette mine depuis l'époque de sa concession.
CONCESSION
DE ZINC ET PLOMB SULFURE ARGENTIFERE DE LA CROIX-DE-PALLIERES
C'est vers
la fin de l'année 1844 que M. Jules Mirial découvrit le
gisement de minerai de zinc et de galène argentifère de
Pallières. Par acte sous seing privé passé a Alais,
le 19 février 1845, il organisa immédiatement une association
qui donna ses pouvoirs à MM. Serre, docteur en médecine
à Alais, et Mirial, auteur de la découverte. Ce dernier
fut nommé ingénieur de la Société, et une
demande en concession fut présentée à la préfecture
le 21 du même mois.
L'association Serre, Mirial et Cie se livra immédiatement à
des travaux de recherche et y donna une extension assez considérable.
Un puits de 40 mètres de profondeur fut foncé au point culminant
du col dit la Croix-de-Pallières, à l'endroit même
où l'on observait un affleurement de minerai, dont on retira une
quantité considérable.
L'ouverture et l'exploration d'une ancienne galerie située près
de là, dans la propriété du sieur Huguet, conduisirent
à de très vastes cavités, jadis exploitées
dont on ne soupçonnait même pas l'existence. Dans les déblais
intérieurs de ces anciens travaux, on rencontra une grande quantité
de calamine qui avait été laissée là comme
inutile, les anciens ne recherchant, paraît-il, dans ces travaux,
que la galène argentifère associée à ce minerai.
Cette galène est à très-petites facettes et semble
compacte au premier coup dil. Nous ignorons si elle est riche
en argent, aucun essai n'ayant été fait à cet égard.
Les travaux dont on rencontra les traces si profondes doivent être
fort anciens et remontent au moins à l'époque romaine. M.
Mirial nous a montré plusieurs lampes d'argile qui en provenaient.
L'une d'elles, d'un très bon travail, représente à
sa
partie supérieure un groupe de soldats romains, modelé avec
beaucoup de délicatesse. Elles ont été trouvées
à côté d'ossements humains et ne sont autre chose
que des lampes sépulcrales, et non point, comme on l'avait cru
au moment de leur découverte, des lampes de mineur ; d'où
l'on pourrait conclure que ces mines, dont les galeries furent utilisées
comme sépulture pendant l'époque romaine, avaient été
exploitées à une époque antérieure à
cette domination.
Ces anciens travaux sont fort remarquables par leur étendue ; ils
ne suivent aucune direction déterminée, car les mineurs
se laissaient guider par les filets métallifères répandus
d'une manière très irrégulière au milieu de
la dolomie infraliasique qui sert de gangue au minerai. Le 27 juillet
1848, par arrêté du président du Conseil chargé
du pouvoir exécutif, la concession des mines de zinc et de plomb
sulfuré argentifère, fut accordée aux citoyens Auguste
Serre, Scipion-Adrien-Jules Mirial, Simon Thérond, Michel Gautier,
Jean Huc dit Huguet, Jean Mathieu et Théodore Fontanes, réunis
en Société.
Cette concession est limitée ainsi qu'il suit3 :
Par une suite de lignes droites allant de la Baraquette à Paillerette,
de Paillerette au Mas Neuf, de ce point au Cadeyer (candellier), du Cadeyer
à Barafort, de Barafort aux Arnauds et de ce dernier point à
la Baraquette, point de départ.
Ces limites renferment une étendue de 1,048 hectares.
Le minerai de zinc de la concession de la Croix-de-Pallières est
à l'état de calamine et de blende. La nouvelle Compagnie
de Pallières vient à peine de commencer quelques travaux
d'exploitation (1854) ; elle fait exécuter une recherche importante,
sur un gîte de plomb argentifère encastré dans les
calcaires. L'exploitation du plomb argentifère est particulièrement
précieuse à la Compagnie de Pallières, parce que
les mines de la Coste et de grande Vernissière, près Durfort,
dont elle est fermière, lui fournissent de la galène. Aussi,
dans les réparations nouvelles qu'elle fait à son usine
de la Pise, a t-elle compris un four complet, avec les dépendances,
pour le traitement des minerais de plomb.
3 Cette concession n'ayant été obtenue que postérieurement
à la publication de nos cartes des arrondissements du Vigan et
d'Alès ne s'y trouve pas indiquée.
CONCESSION
DES MINES DE GALENE DE DURFORT
Les mines
de galène de Durfort doivent remonter à la plus haute antiquité,
si l'on en juge par les vastes excavations qu'on rencontre dans ces montagnes.
Astruc, qui écrivait en 1737, nous apprend que le travail des mines
de Durfort était abandonné, de son temps, à la fantaisie
des paysans du lieu, qui ne s'en occupaient que lorsqu'ils n'avaient rien
de plus utile à faire4 :
« Autrefois, dit-il, on faisait sauter le rocher par la mine ; mais
la cherté de la poudre, et surtout les difficultés d'en
avoir dans les Cévennes, où les fréquents soulèvements
ne permettent pas d'en confier aux paysans, sont cause qu'on emploie aujourd'hui
un moyen un peu plus long, mais aussi beaucoup moins cher. On allume un
grand feu sur le lit du rocher, après l'avoir découvert,
et on entretient ce feu jusqu'à ce que le rocher se fende et s'éclate.
On achève ensuite de détacher à coups de maillets
ce qui est déjà fêlé et ébranlé
; et s'il arrive que le feu n'ait pas pénétré assez
avant la première fois, et que les fentes ne s'étendent
pas dans toute l'épaisseur du rocher, on y revient une seconde
et une troisième fois. »
Les mines de galène de la commune de Durfort ont donné lieu
à l'établissement de deux concessions : celle de la Grande
Vernissière et celle de La Coste, instituées toutes les
deux par ordonnance royale du 29 juin 1839.
La Grande Vernissière, concédée à M. Augustin-Charles-
Désiré de Cadolle, est limitée par trois lignes droites
passant par le mas Coutelle, le mas Bousquet, le mas Montaut et le mas
Coutelle, point de départ, cette dernière ligne étant
commune à la concession de La Coste.
Les dites limites renferment une étendue superficielle de 93 hectares.
CONCESSION
DES MINES DE GALENE DE DURFORT
Les mines de galène de Durfort doivent remonter à la plus
haute antiquité, si l'on en juge par les vastes excavations qu'on
rencontre dans ces montagnes. Astruc, qui écrivait en 1737, nous
apprend que le travail des mines de Durfort était abandonné,
de son temps, à la fantaisie des paysans du lieu, qui ne s'en occupaient
que lorsqu'ils n'avaient rien de plus utile à faire4 :
« Autrefois, dit-il, on faisait sauter le rocher par la mine ; mais
la cherté de la poudre, et surtout les difficultés d'en
avoir dans les Cévennes, où les fréquents soulèvements
ne permettent pas d'en confier aux paysans, sont cause qu'on emploie aujourd'hui
un moyen un peu plus long, mais aussi beaucoup moins cher. On allume un
grand feu sur le lit du rocher, après l'avoir découvert,
et on entretient ce feu jusqu'à ce que le rocher se fende et s'éclate.
On achève ensuite de détacher à coups de maillets
ce qui est déjà fêlé et ébranlé
; et s'il arrive que le feu n'ait pas pénétré assez
avant la première fois, et que les fentes ne s'étendent
pas dans toute l'épaisseur du rocher, on y revient une seconde
et une troisième fois. »
Les mines de galène de la commune de Durfort ont donné lieu
à l'établissement de deux concessions : celle de la Grande
Vernissière et celle de La Coste, instituées toutes les
deux par ordonnance royale du 29 juin 1839.
La Grande Vernissière, concédée à M. Augustin-Charles-
Désiré de Cadolle, est limitée par trois lignes droites
passant par le mas Coutelle, le mas Bousquet, le mas Montaut et le mas
Coutelle, point de départ, cette dernière ligne étant
commune à la concession de La Coste. Les dites limites renferment
une étendue superficielle de 93 hectares.
Manganèse hydraté
Dans les assises du lias inférieur, un peu au-dessous du trias,
nous avons rencontré, au sud-est de Meyrueis, une couche de manganèse
oxydé hydraté compacte qui nous a paru avoir 0m25 d'épaisseur.
Nous ignorons si cette, assise est continue. Quelques travaux de recherches
pourraient faire connaître l'importance de ce gisement.
Fours à chaux
Les calcaires de l'infra-lias et du lias moyen, étant généralement
argileux. donnent presque partout des chaux maigres et plus on moins hydrauliques,
tandis que celles qui proviennent du lias inférieur ou du lias
moyen sont grasses le plus ordinairement. Sur quelques points du département,
nous avons vu fabriquer des chaux avec des calcaires dolomitiques du lias
; ces chaux sont maigres, légèrement hydrauliques, sans
doute à cause des incuits qu'elles contiennent, mais le plus souvent
elles sont d'assez mauvaise qualité.
Le nombre des divers fours à chaux employant les calcaires du lias
est indiqué dans le tableau suivant. Des colonnes spéciales
y indiquent la proportion d'argile que renferment ces calcaires, la qualité
de la chaux et la nature du combustible employé à cette
fabrication. Toutes ces exploitations sont situées dans l'arrondissement
d'Alais.
Astruc,
Mémoires pour l'histoire naturelle de la province de
Languedoc, p. 366.
|
|
|
|
Fluorite
- teintes diverses
Coll. et photos Alexis Chaillou
|
|
|