CONSTITUER
UNE COLLECTION... |
De tous temps, la fluorine (ou fluorite) a fasciné l'homme. En effet, la diversité des couleurs ainsi que celle des cristallisations font qu'elle peut être un thème à part entière d'une collection. Mais votre regard peut se porter sur d'autres minéraux... Cette page n'a pas pour but de donner des leçons, mais uniquement de faire partager la passion des minéraux avec de nouveaux collectionneurs. Des hésitations inhérentes à tout démarrage de collection peuvent se créer et c'est pour cela que nous vous suggérons quelques idées élémentaires qui vous guideront dans votre quête : |
1)
La constitution d'une collection :
Elle peut s'effectuer de plusieurs
manières : vous pouvez collectionner tous les minéraux, sans restriction
(si ce n'est monétaire!), et choisir vos exemplaires en fonction des coups
de cur lors de visites sur les bourses minéralogiques... C'est d'ailleurs
souvent ainsi que l'on commence.
Petit à petit, alors que le nombre de pièces augmente dans ses vitrines (car il en faut afin de tout avoir sous les yeux, sinon, autant les enterrer au fond du jardin, comme des pièces d'or!!!... ce qui pourrait avoir des effets non désirés avec la halite - chlorure de sodium cristallisé dans le système cubique, et qui se dissout au contact de l'eau!), la vue s'affine, l'inconscient fait ses choix et guide le conscient. Vous vous mettez alors à retirer les pièces qui ne vous semblent plus dignes d'intérêt, pour les remplacer par d'autres... Le désir d'une collection thématique peut surgir alors (si ce n'est déjà fait depuis le début!). Ainsi, vous pouvez collectionner les fluorines, ou bien les calcites...etc. C'est une thématique fondée sur une espèce, mais le choix peut aussi se porter sur un pays, (l'Angleterre, le Brésil...), voir un site bien particulier (le site de Tsumeb-Namibie, les minéraux de la province du Minas Gerais-Brésil, ...). La taille des minéraux peut aussi être un autre facteur. Après vous être équipé d'une loupe binoculaire pouvant grossir jusqu'à 100x, env., vos choix se porterons sur des très petits échantillons, peu onéreux, et dont les cristallisations sont parfaites... mais invisibles à l'il nu. |
Enfin, le critère "minéraux trouvés par la maison" peut être évoqué. Vous constituez alors une collection de pièces trouvées vous-même, au gré de vos pérégrinations... Le seul problème est que la recherche n'est pas aisée, car, même si le patrimoine minéralogique est conséquent dans notre hexagone, l'accessibilité aux sites est de plus en plus difficile (fermeture des mines, mise en sécurité, terrains privés...). L'étranger laisse encore une porte ouverte sur de nouvelles découvertes...
En conclusion de ce paragraphe, il faut souligner le fait qu'avoir des pièces de belle qualité dans sa vitrine relève de beaucoup de patience, de contacts, de discussions.... et de recherche personnelle.
2) Une aide ?
Un minimum de connaissance s'impose, afin de pressentir
la pièce qui va enrichir votre collection. Vous n'êtes pas obligé
d'être un spécialiste confirmé, par contre, vous faire assister,
les premiers temps, par un amateur plus aguerri, digne de confiance, n'est pas
une démarche inutile :)
3)
Fiez vous à votre instinct : |
4) L'attrait de la nouveauté...
Ce n'est pas pour autant, qu'il
faille vous laisser abuser dès lors que vous voyez une nouvelle pièce
unique. Certes, une belle pièce a une valeur marchande et il ne faudrait
pas payer n'importe quel prix. Il est probable que d'autres minéraux de
la même provenance feront leur apparition dans les mois à venir...
aussi, la patience peut payer dans certains cas. Seul le hasard puis l'habitude
vous guideront.
Dans la galerie d'échanges, des pièces de torbernite
de Margabal sont proposées : lors de la découverte de ces cristallisations,
les prix se sont envolés. Maintenant, ils ont considérablement baissé.
Aussi pourrait-on penser que la chute va continuer... Cela se ferait que si de
nouvelles découvertes de pièces de cette superbe qualité
se retrouvaient. Or, vu l'état du chantier, la difficulté de l'avancement
des travaux... la probabilité est très faible. En revanche, des
pièces de fluorine chinoise vertes, peu brillantes, risquent de voir leur
cours varier brutalement d'un stand à un autre : Les mines sont encore
en activité et des découvertes ont lieu chaque jour... Mais qu'en
est-il des pièces d'exception...?
Les galeries d'échanges vous donneront un aperçu de la valeur des fluorines qui pourront enrichir votre collection, la plupart du temps, nous vous fournissons une fourchette d'estimation, étant entendu que les prix commerciaux peuvent être naturellement plus élevés, les négociants devant appliquer une marge commerciale.
Mais,
il y a toujours des exceptions (hélas pour nos finances!) : Dernièrement
ont fait leur apparition, dans différentes bourses minéralogiques
de renommées internationales, des fluorines chinoises exceptionnelles.
La plus spectaculaire mesurait environ 40cm de diamètre, et était
constituée de cristaux bleus, gemmes... et intacts. Une véritable
pièce de musée. Son prix avoisinait les 20 000 euros.
Force
est de se poser la question, devant de telles pièces : dois-je la prendre
et ne plus acheter d'autres pièces pendant x années, étant
certain qu'on en reverra pas? Bien entendu, tout est fonction des moyens dont
on dispose, mais cet exemple peut être transposé à d'autres
pièces à moindre prix.
5)
Les pièces à choisir : Il ne faut jamais oublier que chaque pierre est unique, par conséquent, l'estimation proposée ne saurait se substituer à la spécificité d'une pierre similaire : forme, taille, pureté, esthétique et association avec d'autres minéraux... sont autant d'éléments qui peuvent modifier une cote dans des proportions parfois très importantes. Ces critères ne peuvent s'affiner en soi qu'avec le temps... Certains "puristes" seront intéressés par des cristaux dont vous pourrez trouver la couleur et la forme décevantes : attention car vous pouvez avoir devant vous un systématicien. Ce dernier recherchera toutes les pièces représentatives d'un gisement afin d'avoir une vue exhaustive de la richesse du site (ex : Berbès - province des Asturies -Espagne - a livré des cristallisations de fluorine de toutes les qualités : du violet "améthyste" brillant, au rose très pâle dont les faces sont corrodées...). |
6)
La littérature sur le sujet
En dépit du fait que la fluorine
a toujours intéressé les collectionneurs (depuis l'Antiquité,
voir dès la protohistoire), la littérature reste limitée
dans ce domaine.
Les éditions "papier" :
Spathfluor.com est non seulement
là pour présenter le livre sur la mine et les minéralisations
trouvées à Valzergues, mais pour insister sur le fait que vous trouverez
aussi à quoi fut utilisée cette fluorine.
Le rapport BRGM de
Jean Féraud pourra vous apporter également de multiples connaissances
sur le sujet. C'est une mise à jour de toutes les connaissances sur la
fluorine.
Internet... :
Nombreux sont les sites qui traitent de ce beau minéral,
et quelques uns figurent dans les liens. Beaucoup sont en anglais... donc, à
vos dictionnaires !
Spathfluor n'est pas seulement la transcription d'une passion, le site et le livre de Valzergues se veulent également être des fenêtres ouvertes aussi largement que possible sur le monde merveilleux du règne minéral et un partage de connaissances.
Minéralogie et matériel minier ne sont pas incompatibles... |
L'aboutissement ultime d'une collection est le partage de celle-ci. En effet, bon nombre de collectionneurs voit sa collection éparpillée, dispersée et ainsi disparaître à la fin de sa vie.Toute l'energie, la passion, les sacrifices et la patience qui ont permis de rassembler et récolter des pièces se voit ainsi anihilée... L'idéal serait de trouver une structure et des personnes de confiance qui puissent continuer à la mettre en valeur...
PIÈGES
À ÉVITER... | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
La rubrique présentée ici n'est pas là pour nous faire jouer un rôle de "justiciers de la minéralogie", mais juste afin de vous montrer quelques modifications, arrangements ou contrefaçons que nous sommes tous susceptibles de rencontrer un jour. On peut distinguer plusieurs catégories : La
synthèse: Prenez du sel de cuisine (NaCl), dissolvez quelques
grammes dans de l'eau (50ml) et une fois la dissolution totalement effectuée,
coulez votre mélange dans un ramequin que vous oublierez volontairement
sur le haut d'une armoire, par exemple (lieu immobile - théoriquement!).
Lorsque toute l'eau se sera évaporée, vous retrouverez des beaux
petits cristaux cubiques.
Dans
le domaine de la synthèse et de l'imitation,
nombreux sont les exemples que nous pouvons trouver dans le domaine des pierres
précieuses. Le minéral principal qui donne lieu à des imitations
est, bien entendu compte tenu de son prix élévé, le diamant.
Les
synthèses ne datent pas d'hier. De tous temps, l'homme à cherché
à imiter la nature, notamment en ce qui concerne les richesses les plus
rares. Les Egyptiens avaient décidé d'utiliser des verres à
la place de minéraux (pour leurs parures...). La synthèse n'avait
pas toujours pour dessein de tromper... Les industries sont demandeuses de synthèses
: le diamant de synthèse est l'exemple le plus connu, pour son emploi dans
les scies.
Le spécimen irradié : Il s'agit de donner une apparence plus "commerciale". L'exemple typique est le quartz morion de l'Arkansas. Initialement, il est blanc, limpide... et après irradiation gamma, il est noir et brillant. Dès lors, il se vend mieux grâce à quelques heures d'intervention humaine... L'irradiation naturelle, par contre, prend plusieurs milliers d'années : quart morion du Massif Central, quartz fumé alpin... Comment reconnaître l'irradié naturel de l'irradié artificiel? Nous ne faisons que donner des pistes... Le
spécimen chauffé : Phénomène classique
et "admis" (sous certaines réserves, notamment celle de prévenir
l'acheteur!) en gemmologie. Les exemples les plus communs sont :
Le spécimen recollé (en place) : Cela se produit pour des spécimens de grande rareté, ou bien ceux auxquels le collectionneur attachera une importance sentimentale par exemple. Certaines fluorines roses du Massif du Mont-Blanc ont été remises en place sur les quartz fumés sur lesquels elles s'étaient développées. On peut voir aussi l'exemple avec l'émeraude sur gangue...L'honnêteté voudrait que l'on signale cette réparation lors de la vente. Il en est de même pour les spécimen à gangue consolidée pour éviter que toute la pièce ne se transforme en puzzle.
Le specimen collé...plus en place: on les trouve en fonction de la culture minéralogique des fabricants. En effet, certains n'oseront pas associer une fluorite à une agathe!!!! mais d'autres oseront des associations plus subtiles tout à fait plausibles : l'association de 2 mineraux d'une même formation géologique, mais de lieux différents...
Dans le même genre et très courrant, on trouve les "géodes Berbères" : il s'agit de géodes de calcédoine dont l'intérêt minéralogique est limité, et dont on a tapissé l'intérieur de cubes de galène de tailles différentes. Ceci est fait en déposant un film de colle puis en plaçant quelques cubes obtenus par clivage naturel de la galène. Le reste de la géode est alors rempli avec des résidus de clivage de la galène, qui vont se coller dans les zones non encore occupées. C'est l'archétype du "faux"...
UNE NUANCE: L'utilisation des clivages naturels: Ceci est principalement visible avec la fluorine. Celle-ci se clive assez aisément (avec un peu de savoir faire tout de même!) selon des plans. A partir d'un cube, on obtient un octaèdre. C'est la majeure partie des octaèdres qui ne sont pas sur gangue, disponibles sur le marché. L'avantage est de pouvoir récupérer une forme cristalline présentable à partir d'un cube qui ne l'était plus du fait de coups...
Le specimen retravaillé: Il faut bien distinguer l'endroit de l'envers. Ici, nous présentons uniquement la partie minéralogiquement intéressante (exemple : la malachite cristallisée). Par contre le travail de l'envers ne peut être considéré comme une contrefaçon. En ce qui concerne la modification des cristallisations, ceci peut se faire à l'aide de différents moyens chimiques et/ou mécaniques. Un exemple était un quartz qui avait subi quelques petits chocs lors de son extraction. Cette pièce attegnait une valeur...certaine, et pour la présenter sans monter que la main de l'homme avait été maladroite, de l'acide fluorhydrique avait été utilisé pour donner un aspect naturel aux cassures...(*) Les pierres recontituées : La turquoise est l'exemple le plus courant. Des déchets de taille ou de la poudre sont assemblés à l'aide d'un liant pour obtenir une masse solide plus importante. L'utilisation de résines est possible, tout comme des matières plastiques. En ce qui concerne la turquoise, certains exploitants utiliseraient de la résine qu'ils injecteraient dans les couches de turquoise (encore en place), et ne pourraient l'extraire que lorsque cette résine se serait polymérisée. L'extraction serait impossible autrement du fait que la turquoise serait sous forme d'une boue emprisonnée... Cependant, cela ne s'arête pas là. Ces techniques sont aussi utlisées par des restaurateurs d'antiquités et d'objets d'art. En effet, une commode Louis XVI dont le marbre est fendu pourra bénéficier des matériaux et savoir-faire actuels. On pourra ainsi "resouder" les différents parties sans que cela puisse se voir. Un risque cependant, réside dans la pérénité de l'opération : nous avons vu certaines restauration devenir de plus en plus visibles au cours du temps. Sur un marbre recollé, cela apparaît comme une veine de couleur devenant de plus en plus contrastée avec les autres... Le veillissement des résines est mal contrôlé, est des laboratoires ont travaillé sur les résines utilsées dans la reconstitution des dinosaures, par exemple. Un exemple désagréable de vieillissement visible est aussi apparu dansune collection de faïences anciennes : avec le temps, des morceaux entiers, qui avaient été reconstitués sont devenus de plus en plus jaunes avec le temps, montrant une différence de teinte avec le reste de la pièce... Il est inutile de décrire l'état d'esprit du collectionneur qui avait acheté la pièce comme étant parfaite et non reconstituée!!! L'ambre est aussi concerné : du fait que c'est une matière qui fond facilement, des morceaux sont facilement agglomérés par simple fusion. On peut se consoler en se disant qu'il n'y a pas de matériau de synthèse ajouté! On trouve quand même, et de façon importante, de l'ambre non reconstitué...
A NE PAS CONFONDRE AVEC... Le
travail de la gangue (envers de la pièce) : il nous semble indispensable
de parler ici de ce travail qui peut être effectué avec plus ou moins
de finesse, en fonction des moyens techniques dont on dispose. Le nettoyage des minéraux : Là aussi, certains puristes diront qu'un minéral ne doit pas être nettoyé, et présenté tel qu'il a été trouvé. Il est extrêmement rare de trouver un minéral qui ne soit pas sali, soit par des oxydes de fer, soit par de la "boue", ou bien par d'autres produits secondaires qui découlent de l'altération de la roche encaissante et qui sont plus ou moins tenaces. Une fluorine (par exemple!), aussi belle et brillante soit-elle, sous une couche d'oxydes de fer ne présente aucun intérêt. Pour cela des produits divers peuvent être utilisés. Le plus difficile est d'utiliser celui (ou ceux) qui n'ont pas d'action destructrice sur la cristallisation qui nous intéresse... La Revue "Le Règne Minéral" présente depuis le mois de juin 2004 des méthodes de nettoyage. Nous parlions d'utilisation d'acides pour mettre en valeur des pièces minéralogiques. Certes, il peut y avoir une dérive comme mentionnée ci dessus (voir *), mais son utilisation est particulièrement bien adaptée pour dissoudre le quartz de certain échantillons qui seraient invibles sans ce procédé. A titre d'exemple, nous pouvons prendre les derniers octaèdres de fluorine chinoise qui sont initialement noyés dans le quartz. Leur couleur bleu-vert est ainsi mise en valeur. Mais ceci s'est également vu pour quelques rares pièces de fluorine et barytine du Maroc qui étaient dissiulées sous plus d'un centimètre de quartz marron, sale, terne... et sans aucun intérêt minéralogique.
Ainsi, et nous le répétons, ceci n'a pour but que de developper un petit peu l'esprit critique du lecteur. Nous n'avons pas la prétention de tout savoir, mais nous tenons juste à informer quant aux surprises que l'on peut découvrir... Par
ailleurs, si vous êtes en posséssion d'un"faux" ou specimen
qui n'est pas "conforme aux lois naturelles", vous pouvez aussi nous
le faire savoir. Spathfluor se fera un plaisir d'enrichir cette rubrique... en
restant discret, cela va de soi!
Remerciements aux collectionneurs qui nous ont confié leurs échantillons.
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8/03/13 |